Je
ne me lancerai pas dans une dissertation sur le nucléaire parce que je
n’ai pas étudié la question mais il y a quand même un truc qui me
chiffonne. Certains nous assurent de l’infaillibilité des centrales, qui
justifie de continuer à exploiter cette source d’énergie.
Pourtant
il me semble que l’infaillibilité ne peut être que rétrospective: elle
peut être constatée mais pas garantie dans la mesure où l’avenir est
incertain. On peut conjoncturer, prévoir, calculer, simuler mais par
définition on ne peut jamais savoir.
Il
est étrange de pouvoir créer des mots que l’on comprend, qui ont un
sens sur lequel on s’accorde mais qui dans la réalité peuvent être si
dénués de substance, des coquilles vides. Bien peu de choses doivent
être absolument infaillibles. Il doit bien y avoir quelques propriétés
physiques ou chimique établies qui font que certaines choses ne peuvent
se passer que d’une et une seule manière, mais je les imagine plutôt
rares. Le futur est par définition indéterminé et même dans la certitude
la plus intime il impose toujours une note de réserve, un doute infime.
L’infaillibilité
devrait rester une simple formule, un principe. Du domaine du discours,
elle ne devrait être utilisée que de manière théorique, seulement les
mots sont libres de droits. Parce que nous pouvons tous comprendre ce
terme et que chacun peut l’utiliser à guise, il est employé dans des
contextes où il n‘a pas sa place.
Lorsqu’ils
sont grammaticalement organisés et habillement agencés, les mots
parfois nous bercent sans que l’on réalise l'incohérence ou la vacuité
du propos.
C'est celui-ci mon "plus" préféré.
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