Certaines
sont allongées et respirent paisiblement, une couronne de fleurs
toujours fraîches entremêlée dans les cheveux. Le teint diaphane et les joues roses, elles dorment et leurs mains croisées reposent délicatement sur leur poitrine.
D’autres attendent assises au bord du lit en balançant les pieds, plutôt
ennuyées, un peu agacées, surtout impatientes. Au moindre craquement du
parquet, elles s’allongent d’un bond et feignent la paisible attitude en gardant un œil curieux entrouvert.
D’autres
ont huit ans, un jupon de tulle rose et courent en hurlant et en
frappant tous ceux qui passent de leur sceptre à paillettes argenté. Leur
diadème s’est perdu dans un buisson en début d’après midi et depuis le
goûter, elles aussi espèrent impatiemment. Bientôt on devrait sortir le
trampoline.
Il
y en a des lascives, qui en attendant sur le lit prennent des poses de
pinup et travaillent le pli expert de leur jupe qui révèle si
négligemment un mollet des plus gracieux.
Parfois
elle sont fatiguées, et auraient préféré perdre leur diadème dans un
buisson. Elles aimeraient disparaître dans la foule, se faire simples et
légères, laisser filer leurs responsabilités.
À
l’opposée, d’autres endossent leur costume avec ardeur et s’y
complaisent. Conscientes de leur emprise, elles exploitent leur
condition sans la moindre hésitation.
Certaines
en place de lit ont choisi une balancelle au pied des peupliers,
qu’éclaire un soleil scintillant entre les feuilles. Elles se
nourrissent de l’harmonie de la nature et ont depuis longtemps oublié la raison de leur
attente.
À l’infini peut-elle différer, en chaque femme demeure toujours une
princesse.
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