Wednesday 13 March 2013

Ces mots qui me sont si spéciaux.


En anglais, j’ai déjà décrit quelques mots qui ont pour moi un sens particulier, en général en raison du contexte dans lequel je les ai découvert et parfois compris de travers. J’aurais aimé faire la même chose en français mais force est de constater que c’est plus délicat. L’apprentissage de la langue maternelle se fait trop tôt, de manière plus naturelle, et les mots en français ont souvent pour moi simplement la signification que leur donne le dictionnaire. Il y a malgré tout quelques exceptions.

Pour le coup je vais tricher un peu. Plus qu’un mot il s’agit surtout une image. Celle du paquet de mi-cho-ko au lait. Peut-être parce qu’ils faisaient partie d’un rituel, de gestes, mais pas de conversations. Il s’agit en réalité de l’objet, pas du mot. Je crois qu’ils ne se font plus comme dans mes souvenirs, ma version c’est celle avec le chocolat au lait à l’intérieur. On le laissait fondre en bouche, la couche de caramel s’amenuisait progressivement jusqu’à laisser le chocolat, chaud et fondant, s’échapper enfin. C’était comme une vague bretonne, de celles qui se jettent bien fort contre les rochers pour voler en écume. Chaque bonbon était aussi jouissif que le précédent, je ne m’en serais jamais lassée, j’adorais ça. On n’en avait jamais à la maison; les mi-cho-co, c’était chez les grands parents.

Je les revois. Ils étaient toujours rangés en bas tout à gauche du meuble en formica du salon. (Les mi-cho-co, hein !) Au milieu du salon, il y avait la super table, en formica elle aussi, avec une bordure dorée quelque part. Autour des pattes ou du plateau, sans doute des deux pour bien faire. Mais surtout, elle avait un plateau transparent qui laissait voir à l’intérieur de petits oiseaux artificiels. Des fleurs aussi je crois. Cette table était encore plus classe que des mi-cho-co, le top du mobilier. On a un sacré sens de l’esthétique quand on est enfant.

On sortait les cartes et le tapis vert, pour en fonction des époques passer l’après midi à jouer d’abord au nain jaune, puis plus tard au rami. Quand on était grandes. La première fois que j’ai joué au nain jaune j’ai eu dans les mains un grand opéra seulement je ne savais pas encore qu’on pouvait commencer au milieu puis faire le tour. C’est la seule occasion que j’ai jamais eue.
Quoi qu’il en soit, opéra ou non, deux-qui-prend-sans-trois ou
tierce franche, on n’a jamais manqué de mi-cho-co, toujours posés au coin de la table.

Le soir, après un hachis parmentier ou des croissants ou jambon, on dépliait le clic-clac violet de la chambre du fond pour aller au lit. On faisait de la plongée sous lit-line pour aller chercher nos nounours dans les profondeurs des draps et on se battait quand l’une ou l’autre dépassait sa moitié du lit. Au milieu de la nuit, un lion terrifiant rugissait parfois. Il paraît que c’était juste mon grand-père qui ronflait mais je refuse toujours d’y croire.

... 
Je mangerais bien un mi-cho-co.



2 comments:

  1. Bon, alors, permets moi de rétablir la vérité, t'étais trop petite, t'as oublié, mais c'était moi le grand opéra !!! Et le clic clac était pas violet (à l'époque), mais plutôt jaune moutarde (je crois), c'était le papier peint qui était violet...
    Et sinon, pour la copréhension des mots, cherche plutôt dans les chansons, je suis sûre que toi aussi tu as compris de travers "scions, du jambon, assis sous la livre..." ;-)

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    1. ! Tout un monde qui s'écroule.
      C'est pas grave, il reste les michoco

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