Wednesday 7 November 2012

Avec un V majuscule.

J’ai des tendances plutôt utopistes. Je crois de manière très absolue en des valeurs comme l'honnêteté, l’équité ou la justice. L’éthique m’est certainement primordiale et la vérité me semble essentielle. Pourtant la vérité absolue est une notion abstraite. Pour chacun, il n’existe réellement qu’une vérité, une parmi tant d’autres. Tout ce qui existe sans que l’on puisse le percevoir n’existe pas pour nous. Ce que nous décrivons comme vérité ne peut englober que ce que l’on constate ou dont on a conscience.
Autrement dit, même si en théorie on peut admettre l’existence d’une vérité absolue on se doit aussi d’admettre qu’elle nous échappe et qu’elle ne saurait être à notre portée.
(Tiens, ça me rappelle les cours de philo de terminale. Il n’y a pas d'objectivité réelle, seulement une objectivité inter subjective.)


J’ai repensé à cette idée il y a quelques temps à la suite d’un documentaire sur une famille de chrétiens extrémistes aux États Unis. Je ne sais plus vraiment comment ni pourquoi. Sans doute parce que j’essayais d’imposer des contre arguments à leur doctrine et parce qu’ils semblent impossible à raisonner. Et pourtant. En y réfléchissant, bien qu’étant foncièrement athée je suis forcée de reconnaître que mes convictions ne sont pas différentes d’un mode de pensée religieux.
Je me crois cartésienne et cependant: en quoi ma croyance en la vérité diffère-t-elle d’une croyance religieuse ? Je crois en une valeur absolue bien que je la sache inatteignable, et à la limite, le fait de justement ne pouvoir l’atteindre aurait-il sans doute tendance à renforcer mes convictions. Le principe en devient d’autant plus important, plus fondamental, plus respectable. Peut-être cela me permet-il d’essayer de me rapprocher ne serait-ce qu’un peu plus de ce grand absolu.
Le fait que d’autres ne partagent pas mon point de vue ne m’en ferait jamais changer, leur scepticisme au contraire me pousserait à conforter d’autant plus mes principes.
Le fait que d’autres puissent dénigrer ma manière de penser non plus. Je suis simplement, profondément convaincue, sans fait ni preuve, et ma conviction seule se suffit à elle-même car je la considère comme juste bien qu’elle ne sache être juste pour d’autre raison que parce que j’en ai décidé. Y aurait-il une nécessite de croire car cesser de croire reviendrait à détruire l’idée et renoncer à soi-même, à ses principes fondateurs ? Peut-être.
Si je me suis penchée ici sur l’idée de vérité, c’est parce qu’elle est probablement celle qui me tient le plus à cœur, mais ce modèle est sans doute applicable à tout autre système de valeur morale.

1 comment:

  1. Peut-être que l'âge nous fait évoluer vers plus de fermeté... De mon coté, je me suis souvent présenté comme agnostique (qui signifiait pour moi : "ouvert aux propositions"), mais ce n'est que récemment que j'ai compris que j'étais vraiment athée, en ce que je refuse toute croyance exclusive. Que nous soyons issus de la matrice, du hasard ou d'un être supérieur, je ne vois pas de raison admirable de vénérer cette cause. De toutes façons, aucune religion n'apporte de réponse complète aux questions à part une bien commode interdiction de penser plus loin (pourquoi dieu ?).

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